L’Indre commémore l’Empire en guerre contre l’Europe

Mise à jour :
3/9/2012 à 11 h 59
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Archives départementales de l'Indre
1 rue Jeanne d'Arc
36000 Châteauroux
Téléphone : 02 54 27 30 42 
Télécopie : 02 54 27 85 60
archives.indre@cg36.fr

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3/9/2012 à 11 h 59
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Les Français ne connaissaient que les communiqués de victoire du Moniteur, journal officiel de l’époque. Pendant ce temps, nos troupes perdaient pied en Espagne, cette Espagne dont le représentant était captif à Valençay : depuis 1808 en effet, l’héritier du trône, Ferdinand de Bourbon, son oncle et son frère, y vivaient en résidence forcée, moitié à la française, moitié à l’espagnole, « environnés de plaisirs et de surveillance », comme le voulait l’Empereur. 

Le maître des lieux, Charles Maurice de Talleyrand-Périgord, avait témoigné aux princes de grands égards, puis s’en était allé avec Napoléon à Erfurt rencontrer le tsar Alexandre Ier. En avertissant ce dernier de la démesure de son maître, Talleyrand noua des relations privilégiées avec l’autocrate. Celui-ci facilita le mariage de son neveu Edmond de Périgord avec la jeune Dorothée, fille de l’influente et riche princesse de Courlande. Une correspondance suivie s’instaura, même et surtout au moment de la guerre des deux Empires, marquée par la prise et l’incendie de Moscou, le désastre de la Grande Armée et la victoire des armées russes, du peuple russe, devrait-on dire, dans cette « grande guerre patriotique ». Les lettres de Napoléon, d’Alexandre et de Talleyrand, conservées aux Archives des actes anciens de l’Etat russe à Moscou, sont connues des historiens, mais les copies sont présentées pour la première fois à Valençay, grâce à l’heureuse initiative de Madame Eugenia Flawitzkaia, présidente de l’Alliance russe en France, et à l’obligeance du personnel diplomatique de la Fédération de Russie. Sans s’attarder sur la « trahison » de l’ancien ministre, on lira avec intérêt Napoléon retraçant les positions des deux Empires de la paix à la rupture ou racontant l’incendie de Moscou, lettres accompagnées de reproductions de tableaux russes.

A une autre extrémité du département, la ville du Blanc va vivre elle aussi à l’heure napoléonienne avec une exposition consacrée aux guerres de la Révolution et de l'Empire à partir des gravures des Galeries historiques de Versailles reproduisant les tableaux du Musée de l'Histoire de France créé par Louis-Philippe. 

Y figurent les grandes victoires des armées de la Révolution et de l'Empire, de Valmy à la Moskowa, reprenant des œuvres aussi célèbres que Les pestiférés de Jaffa, le Premier Consul franchissant les Alpes ou les Adieux de Fontainebleau.

Autour des collections graphiques de la bibliothèque du Blanc, sont présentés des costumes, des armes, des mémoires de grognards et divers documents tirés des riches collections napoléoniennes du Musée Bertrand de Châteauroux, des Archives départementales de l'Indre et de la Maison Balzac à Saché. La réalité côtoie donc la légende, mélange familier à l’historien, qui fera son miel d'un important catalogue rassemblant des contributions de spécialistes de la Révolution et de l'Empire.

Marc du POUGET
Directeur des Archives départementales et du Patrimoine historique de l'Indre

Château de Valençay ( http://www.chateau-valencay.fr ) : 1812, Campagne de Russie, exposition, 8 septembre-11 novembre 2012.

Moulin de la filature du Blanc, Le drapeau et la rose des vents, exposition organisée par l’Association des Amis de la Bibliothèque du Blanc ( http://abmb.pagesperso-orange.fr ), 14 octobre-16 décembre 2012, colloque 20 novembre 2012.

CHRONIQUE Campane (d’où l’adjectif campanaire) est un ancien terme pour cloche : c’est de Campanie, région de Naples au sud de l’Italie, que proviendraient les plus anciennes cloches.

CHRONIQUE Il y a (presque) cent ans, le Journal officiel publiait la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques. Un nouveau régime était créé pour les immeubles "dont la conservation présente, au point de vue de l'histoire ou de l'art, un intérêt public".

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