Promenade sur le site de Bellebouche

  • Crédit photo : Elisabeth Trotignon 
  • Crédit photo : Jacques Trotignon 
  • Crédit photo : Elisabeth Trotignon 
Mise à jour :
13/2/2013 à 0 h 00
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Se promener sur le site de Bellebouche, c’est un peu partir à la recherche du temps perdu, celui de la Brenne d’hier ; c’est aussi plonger en des lieux tranquilles, dédiés à la nature simple et vivante. Derrière les lieux animés, le sentier se glisse peu à peu dans la nature profonde, près de l’eau qui clapote et des roseaux qui bougent, dans la solitude des arbres qui respirent l’écorce et l’humus.

Un site polyvalent
Le site de Bellebouche est polyvalent : dédié à la détente, au jeu, au cheval, à la pêche dans les zones les plus fréquentées (zone nord), il entre progressivement dans le monde de la nature. Monde d’eau et monde vert : un très ancien plan d’eau avec ses massifs de roseaux et, tout autour, des bois et des prairies, des landes et des fourrés, des falaises pointées de pins.
Parfois sinueux, parfois rectilignes, larges ou plus étroits, des sentiers vous emmènent vers ces zones qui, très vite, vont faire comme si vous étiez à l’écart du monde. Certains aboutissent à des observatoires, faits pour des rencontres tranquilles avec la vie sauvage, son mouvement et sa liberté, près de l’eau mais à l’écart du bruit, près des oiseaux mais loin des hommes.

Une palette de verts
Tout autour de l’étang, s’étale une palette de verts : vert olive des bruyères à balai serrées sur la lande, vert sombre des feuillages du chêne pédonculé, plus sombre encore des conifères (pin maritime et pin noir) mais vert tendre des prairies semées de fleurs. Et, le moment venu, tout ce vert se ponctue de couleurs gaies : rose de la bruyère cendrée au mois de juin, mauve de la callune à la fin de l’été, fauve de la fougère aigle l’automne, blanche de la sabline sur son grès, blanche encore de l’aigrette sur son saule, bleue de la gentiane pneumonanthe sur les marges de l’étang… et tant d’autres, éphémères, qui sourient à leur propre saison.

Au pays des bruyères
La « brande » marque le paysage brennou. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, elle était abondante, couvrant jusqu’à 30% de certaines surfaces communales. Abondante parce qu’elle succédait spontanément à des siècles de défrichement sur des sols acides et imperméables ; mais aussi parce qu’elle était utile et utilisée : comme litière, pour nourrir le bétail en vagabondage – alors, les prés manquaient –comme couverture, aussi, pour le toit de la chaumière.

Aujourd’hui, la brande est rare et la friche la remplace : ronces et prunelliers d’abord, puis jeunes chênes et charmes succèdent aux labours et prairies, délaissés depuis peu. La brande s’efface sans doute parce que, trop travaillés et amendés, les sols se sont enrichis en sels minéraux et, ce faisant, perdu de l’acidité qui lui convenait. Dès lors, comme le nénuphar, elle disparaît du paysage…

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