Les jardins de Sarzay

  • Crédit photo : E. Trotignon 
  • Crédit photo : J. Beaumont 
  • Crédit photo : E. Trotignon 
Mise à jour :
13/1/2015 à 14 h 56
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« Point de montagnes pittoresques, rien de frappant, rien d’extraordinaire dans cette nature paisible ; mais un développement grandiose de terres cultivées, un morcellement infini de champs, de prairies, de taillis et de larges chemins communaux offrant la variété des formes et des nuances, dans une harmonie générale de verdure sombre tirant sur le bleu ; un pêle-mêle de clôtures plantureuses, de chaumines cachées sous les vergers, de rideaux de peupliers, de pacages touffus dans les profondeurs… » George Sand, Le Meunier d’Angibault, 1845.

Lecture d’un paysage, lecture d’une histoire
Sur les pas de George Sand… elle qui se pâmait devant « les traînes », « les têteaux », « les prairies plantureuses » colorées de leurs fleurs printanières peinerait certainement à reconnaître « son » paysage… Car il a bougé : mêmes lieux et mêmes sentiers, même Vauvre et même pierre qu’hier ; mais des haies rognées, des champs plus ouverts et des prés homogènes. Les grands arbres ont déserté plateaux et pentes mais se maintiennent le long de la rivière ; les têteaux ont rallongé leurs branches pour une ombre délicieuse ; les carroirs restent mais herbus – chèvres et moutons qui les entretenaient les ont désertés depuis longtemps. Tel est le bocage d’aujourd’hui : charmant encore avec ses chemins qui montent et qui descendent, ses bâtisses de pierre blonde, ses vaches blanches, la Vauvre au ras de l’herbe et des arbres la bordant, ses haies basses et ses labours sur les pentes douces. Tout semble pareil mais tout est différent.

Graphiose ou la maladie de l'orme
Il y a encore 30 ans, l’orme dominait le paysage. Il était autrefois utile : feuillage pour le fourrage, bois recherché pour ses propriétés décoratives et mécaniques ; mais il fut sévèrement décimé par la graphiose, maladie qui dessèche, - elle est due à un champignon qu’un coléoptère (le scolyte) inocule dans la sève.

Pour un verger champêtre
Sur cette parcelle qui marque le départ du « sentier découverte », la municipalité a voulu créer un petit verger d’espèces champêtres. À ce jour, il compte quelques dizaines d’arbres fruitiers (pommes, poires, cerises), variétés du Boischaut Sud pour la plupart. À côté, des haies nouvellement plantées qui remontent le temps : haies d’hier, défensives avec l’aubépine et l’épine noire lorsqu’il fallait parquer le bétail ; haies produisant ces baies et petits fruits (alises, nèfles, noisettes…) qui entraient dans le quotidien paysan ; mais aussi haies cynégétiques d’aujourd’hui, bonnes pour abriter et nourrir le gibier – elles donnent cornouilles et « bonnets d’évêque » ; et encore, haies « méditerranéennes » préfigurant le réchauffement climatique : camerisier à balai ou amandier vont, à leur manière, témoigner de la remontée des essences méridionales vers le nord, chaleur et soleil risquant de se faire plus insistants. Ce verger se veut pédagogique, tourné vers la connaissance d’un patrimoine végétal, vernaculaire. Ressenti utile hier, un peu moins aujourd’hui. Mais demain ?

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