Le moulin de Seillant à Chaillac

  • Crédit photo : Bertrand Augras 
  • Crédit photo : Jacqueline Beaumont 
  • Crédit photo : Jacqueline Beaumont 
Mise à jour :
13/2/2013 à 0 h 00
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Suivre les berges de l’Anglin, au moulin de Seillant, c’est s’immerger dans un ailleurs de temps et de lieu, d’eau, de bois, de vert et de pierre ; c’est aussi s’immerger dans l’histoire agricole d’hier, frôler des plantes étonnantes, les unes d’ombre, les autres de chaleur et de soleil clair. La municipalité de Chaillac a choisi de restaurer cet ancien moulin et d’en faire un espace d’initiation au patrimoine et au paysage.

La vallée de l’Anglin
Posté sur les hauteurs du village de Seillant, le regard balaye d’abord un plateau ouvert, dédié aux prairies et aux haies les enserrant, aux fermes isolées et aux petits taillis ; puis se laisse accrocher par la ligne sombre du contrebas, boisée et homogène : voici la vallée de l’Anglin. L’Anglin, c’est, au long de 80 km d’eaux plus ou moins tumultueuses, une géologie originale qui, successivement, connaît le Massif Central, la Brenne et les marges du Poitou ; elle est de montagne à l’amont, lorsqu’elle circule sur un substrat cristallin et imperméable puis de plaine lorsqu’elle s’insinue dans les zones plus douces de l’aval et ses calcaires filtrants. Entre ces deux extrémités, elle longe tour à tour des zones planes et des pentes abruptes, chaos de rochers moussus.
À Seillant précisément, l’Anglin s’encaisse, mis à l’étroit entre deux côtes abruptes que déchirent des petits ruisseaux perpendiculaires, dévalant entre deux rochers.

Contraste végétal
Un flanc exposé au nord, l’autre au sud : sur le premier, la végétation est sombre, humide, gagnée par les grands chênes et les frênes ; sur le second, offerte au soleil et à la chaleur, elle est plutôt basse, arbustive, dominée par la callune, la fougère, l’ajonc et le genêt à balais. Vers le mois de juin, la digitale va poser le rouge de ses corolles. Et, en bas, dans les sous-bois humides, sous les frênes et les aulnes, se mêlent odeurs et couleurs du printemps, celles de la jacinthe bleue, de l’ail des ours (blanc) et du lamier jaune.

Seillant, un site chargé d’histoire agricole
À l’aplomb de l’Anglin, se pose le petit village de Seillant, tout de granit. Vers 1900, la vie de ce dernier était quasi autarcique : les habitants soignaient leurs châtaigniers (pas moins de 200 ha sur le seul secteur), laissaient les pentes abruptes à la pâture de leurs chèvres et moutons – l’âpreté des roches ressortait d’autant -, cultivaient le blé partout ailleurs. Dans le fond de la vallée, le meunier était au travail et les prairies régulièrement fauchées.
Aujourd’hui, seules, restent deux ou trois grandes fermes avec leurs troupes de vaches au pré ; l’activité du moulin et la cueillette des châtaignes ont cessé, le petit bétail a disparu tandis que, faute d’entretien, pentes et prairies de fond se sont laissées aller aux arbres. Désormais très vert, largement boisé, le paysage n’a plus rien à voir avec celui que côtoyaient nos ancêtres, il y a 100 ans.

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