Les terres d'Urmont à Montgivray

  • Crédit photo : J. Beaumont 
  • Crédit photo : E. Hubert 
  • Crédit photo : E. Trotignon 
Mise à jour :
4/7/2013 à 10 h 52
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Pelouse calcaire
Dans les années 1990, le remembrement permit que cette parcelle de 3 ha soit attribuée à la commune. Longtemps livrée à la pâture des chèvres et des moutons, elle fut ensuite abandonnée devenant, aujourd’hui, cette simple pelouse sèche mangée d’herbe sauvage. Nul engin ne la fauche : la pente est bien trop raide, dangereuse donc.

C’est pourquoi, tous les ans, à la fin du mois de juin, une entreprise d’insertion vient, à la main, faucher et ramasser le foin. Sans son intervention, la pelouse irait à la friche, vite reprise par les épines noires, aubépines et cornouillers sanguins. Trop présents, ces arbustes priveraient la flore herbacée de lumière et de chaleur, éléments dont elle a absolument besoin.
Grâce à ce traitement, le site d’Urmont est aujourd’hui un concentré de nature. Là, en toute liberté, croissent brachypodes pennés aux longs rhizomes traçants – ce sont des graminées dominantes -, mais aussi millepertuis ensoleillés, orchidées diverses, coronilles et lotiers, insectes les visitant, hellébores des premiers soleils. D’ailleurs, l’été, s’entend cette vie en miniature, sauterelles et criquets, papillons et bourdons butineurs. Et tant d’autres.
Dans le département de l’Indre, les pelouses comme celles-ci sont désormais rares.

Tranches d’histoire lointaine
Ici, le calcaire impose sa marque : calcaires jaunes et marnes à Gryphées, datés de l’ère secondaire (moins 200 millions d’années). Çà et là, ils ont été extraits, pour de beaux moellons ou des auges servant à abreuver les bestiaux ; ailleurs, exploités à ciel ouvert, pour alimenter les fours à chaux (produit utilisé pour amender les terres agricoles). En 1865, sur le territoire de la commune, se dénombraient pas moins de 10 carrières encore exploitées et 8 fabriques de chaux naturelle ! C’est de calcaire également que sont faits les murets de pierre et les « esseps », piliers d’un seul tenant qui soulignent l’entrée des parcelles.

L’eau très présente
Ici, l’eau ne manque pas : sources médiocres suintant à même la pente, posées à l’exacte jonction de terrains géologiques différents, fontaines et lavoirs jalonnant le chemin. Hier, quelle que soit sa forme, elle était le rendez-vous des lavandières, le « frigidaire » qui rafraîchissait mottes de beurre et jattes de crème posées là par le voisinage.

L’Indre et ses moulins
« L’Indre… Il n’y a rien de si tranquille, de si humble, de si couché sous le feuillage, de si bon enfant quand il se promène à travers nos prés. C’est une baignoire de poche mais elle est bien jolie, bien claire, courante, ombragée, avec des monticules de sable pour s’asseoir et fumer son cigare en voyant courir les goujons, des iris, des joncs, des demoiselles… » Lettre de George Sand à Edouard Bourdet, 21 – 6 – 1848. Fréquemment inondée, sa vallée reste, pour une grande part, dévolue à la prairie, fauche et pâture ; à l’inverse, trois moulins, Fontpisse, Biard et Blanchet - ont, depuis longtemps, cessé de tourner, les deux premiers changés en résidences, le troisième, effondré, fondu dans la friche.

Aménagement et paysage
Près de la côte d’Urmont, le sentier des Maîtres Sonneurs longe l’Indre. Il se double d’un petit « sentier de chèvres », placé sur la hauteur et chacun est de vue particulière : en bas, courte, intime presque car limitée aux lignes végétales de la vallée ; en haut, au contraire, élargie, découvrant d’un seul coup la rivière et ses prairies ainsi que le coteau labouré d’en face ; plus loin encore, des horizons lointains, incroyablement dégagés. Sur le site proprement dit, de petits aménagements vous invitent : « sentier de chèvres », marches et escaliers, sources encadrées, mobilier pour le repos. Mais fragiles : ils ont été fabriqués à partir de matériaux pris sur place.

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