Les prairies de l’Indre à Saint-Maur
- © J. Beaumont
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- © E. Trotignon
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S’approcher de l’Indre, à Saint-Maur, c’est, tout près de la ville, rencontrer l’eau et la nature, respirer la campagne et ses saisons, se fondre dans une partie de la « coulée verte », vallée d’herbe et d’arbres traversant l’agglomération castelroussine.
Suivre l’eau
À Saint-Maur, de petits sentiers côtoient arbres et herbes hautes. Étroits et tout verts, ils suivent l’eau, tout simplement. Une tonte régulière suffit, aux beaux jours, pour les entretenir. Ils vous emmènent loin, dans des ailleurs qui donnent à voir des moutons à la pâture, de grands arbres postés sur le bord de la rivière, des pêcheurs tranquilles et des promeneurs qui ne le sont pas moins.
La ripisylve
Une ripisylve est une petite forêt de bord de rivière (du latin ripa rive et sylva forêt). Elle se compose surtout de frênes, aulnes, peupliers et saules, toutes espèces qui savent tirer profit d’une eau abondante : proximité de la nappe phréatique, inondations fréquentes et longues, notamment. Autrefois, la ripisylve était recherchée : le paysan venait y prendre du bois pour chauffer sa maison ou son four (le saule est excellent), pour fabriquer ses petits outils domestiques, pour le fourrage de son bétail (feuillage de frêne, par exemple). Ce faisant, il l’entretenait. Mais aujourd’hui, elle n’intéresse plus vraiment si bien qu’il faut intervenir à intervalles réguliers pour éviter que les arbres délaissés ne tombent et ne gênent le passage de l’eau.
La prairie humide
Elle couvre une grande partie du site. Ici, la vallée est large et de pente faible, ce qui favorise la stagnation de l’eau en période d’inondation : pour l’évacuer, les anciens avaient creusé des fossés, aujourd’hui quasi comblés. Mais leur tracé subsiste sur le terrain. De même, trop souvent mouillé, le sol ne se cultive pas : la crue aurait pourri le blé ou empêché sa récolte. À la place d’un labour, ce sont donc des graminées et des fleurs de toutes les couleurs qui s’épanouissent du début du printemps jusqu’à la fin de l’automne. Des taches plus vertes, carex et joncs, des bouquets de reines des prés ou d’iris, des accumulations de pulicaires dysentériques laissent entendre que la nappe d’eau est vraiment très proche. Ces plantes font le foin, récolté au mois de juin. Elles attirent quantité d’insectes, papillons, etc.
Le travail de la rivière
L’Indre est une rivière qui aime la nonchalance. D’où sa propension à s’envaser (les sédiments charriés s’évacuent mal) ; mais aussi, lorsque surgit une grande crue, elle se fait brutale, cherchant continûment à recréer son chemin, faisant sans cesse bouger ses lignes, tour à tour creusant et comblant ses rives. De ce travail de sape, témoignent les méandres nombreux ainsi que les berges parfois à vif, rongées par l’érosion : certaines sont prêtes à s’ébouler tandis que d’autres s’ensablent. Le mouvement est continu, imperceptible… sauf lorsque l’eau devient rageuse.
De son côté, l’homme est directement intervenu sur la rivière : au XVIIIe siècle, sur le site, il créa un déversoir (qui fut restauré dans les années 1965).
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