Les jardins de Chambon à Martizay

E. Trotignon
Mise à jour :
21/7/2014 à 9 h 33
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Visiter le verger de Chambon, c’est entrer dans le patrimoine fruitier… À la fin des années 1990, l’association "les Amis de la Licherette" (nom d’une précoce petite poire de la région) – créa, près du village de Chambon, un verger de variétés locales, greffées pour la plupart : pommiers et poiriers.

La commune vient d’acheter deux parcelles voisines et d’y réaliser de nouvelles plantations (15 poiriers, 25 pommiers, mais aussi châtaigniers, noyers, alisiers, cormiers, néfliers…), à charge pour l’association de les entretenir. Les enfants des écoles participent, parrains de fruitiers qui portent leur nom…

Un circuit dans la campagne
Autour du verger, la campagne s’ouvre en grand, avec ses champs larges, ses hameaux de pierre calcaire, ses petites routes étroites et ses talus, la Claise et son ancien moulin… Le sentier se jalonne de quelques traces d’activités anciennes : vignes de Chambon, tuilerie, antique four à chaux (au lieu-dit "la Tuilerie"), marnière d’où l’on extrayait la pierre calcaire pour amender les champs, tous en lien avec le territoire et modestement utiles à la vie quotidienne. Aujourd’hui, ces éléments se lisent à peine sur le terrain. Seules, la toponymie et une lecture attentive de vieux documents nous renseignent sur ce passé besogneux.

Un patrimoine fruitier
Les arbres fruitiers "paysans" étaient autrefois nombreux dans la région : dans une haie, au bord d’un chemin, près d’un bois. Ils étaient greffés ou poussaient sur la base d’un simple pépin ou d’un noyau oublié. Mais beaucoup ont disparu, trop vieux, mal entretenus, n’intéressant plus guère. Or, les variétés sont locales, de pays, modestes témoignages de la vie et du travail d’hier ; elles portent un patrimoine génétique de valeur, spécifique d’un sol et d’un climat particuliers ; elles sont ressources pour les générations à venir : qui sait si, dans un prochain avenir, ces variétés ne vont pas jouer un rôle économique plus important ? C’est pourquoi, longtemps disqualifiées, elles doivent être conservées. Absolument. D’où ces utiles "fêtes de la pomme" qui permettent au public de goûter les fruits, le jus pressé et… d’en redemander. En se régalant de produits qu’il avait oubliés, le public apprécie, en sus, la convivialité retrouvée.

Châtaignier et noyers
Un très vieux châtaignier, solitaire, en place depuis plus de 3 siècles : lourdes branches tombant au sol pour donner, l’été, une ombre douce, diamètre qui se mesure à plusieurs paires de bras. Il s’agit d’un arbre greffé, recherché pour ses fruits. Un peu partout dans la plaine, quelques noyers se disséminent, les uns isolés, les autres regroupés comme dans un verger. Dans ce pays de substrat calcaire, l’arbre fut longtemps cultivé, utile à la vie domestique : il donnait de l’huile, des feuilles douces pour le "vin de noix" et, à maturité, un bois de grande qualité. Le remembrement (dans les années 1960), l’évolution du mode de vie mais aussi la vente de beaux troncs, expliquent sa régression. Ce qui, dans le verger, près du châtaignier, a motivé de nouvelles plantations.

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