Les jardins de Beauregard au Magny

  • Crédit photo : J. Beaumont 
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Mise à jour :
1/10/2013 à 16 h 27
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La vallée de la Couarde
Surplombée par les jardins de Beauregard, la vallée de la Couarde. La rivière coule au milieu des prairies à vaches, bordée en rive droite par des pentes boisées, sèches et caillouteuses, autrefois exploitées. À côté du plateau et de ses labours, la vallée sinue dans le vert de l’herbe et des arbres placés au bord de l’eau ou du chemin : érables champêtres, chênes pédonculés et arbustes les accompagnant.

Un site en évolution
Les années se suivent mais ne se ressemblent pas : qui peut imaginer qu’en 1844°, le site était majoritairement voué aux labours, répartis sur une poignée de quelques parcelles seulement, dont la plus grande atteignait 21 ha ? Un peu plus tard, elles seront découpées en petites lanières – nous les voyons telles aujourd’hui – puis encépagées. Jusque vers 1950, la vigne produisait le vin pour la famille et se travaillait à la main. Les cépages se nommaient gouget noir et gouais blanc, genouillet mais aussi Noah – « le vin qui rend fou » -, Othello ou Clinton, hybrides d’origine américaine. Aujourd’hui ? Après la crise du phylloxéra et le déclin de l’activité pour cause d’exode rural (entre autres), la vigne survit çà et là, coincée entre plantations de « sapins de Noël » et bouts de friche, jardins d’agrément et potagers, dernier signe tangible d’une époque paysanne toute tendue vers l’autoconsommation.

° Source : cadastre napoléonien de 1844

Des aménagements concertés
Soucieuse de conserver ce patrimoine, la municipalité a, en 1996, acheté deux parcelles (soit 3 ha) et une loge de vigne qu’elle a restaurée. Avec la participation des lycéens, elle a également planté quelques rangs de vigne, arbres fruitiers et haies champêtres. Aujourd’hui, les ceps produisent tandis que les arbres proposent leurs fruits goûteux au nom chantant : poire Curé et belle du Berry, Prunier Datte et Saint-Julien, pommier Rambour d’hiver et Pomme de Mai, mais aussi plus modestes nèfles, noisettes et cenelles.

Les loges de vigne
Dans la seule agglomération de La Châtre, pas moins de 220 loges de vigne ont été décomptées ! Elles sont à un, deux ou quatre pans, bâties en pierre de pays et couvertes de petites tuiles, parfois rondes, parfois rectangulaires, pourvues d’une « bouinotte »*. Construites pour la plupart après 1900, elles abritaient le propriétaire venant de loin et son âne ; mais aussi son sécateur, sa pioche, son fil de fer et ses piquets. On s’y réchauffait le midi, les murs qui sentaient l’andouillette ou le hareng portaient des dates clés, forte grêle, premier jour des vendanges ; dehors, le rosier accroché à son mur était là pour détecter le mildiou. Aujourd’hui, les loges de vigne sont passées dans la case « patrimoine ». Il y a celles qui ont résisté à l’usure du temps, gardé une belle patine et un toit en bon état. Quant à celles qui restent… certaines montrent des murs lézardés qui n’en peuvent plus, voire écroulés ; d’autres se restaurent, ici de bric et de broc, de béton et de parpaing, là, de belle pierre locale, sous l’impulsion d’associations motivées. Quoi qu’il en soit, toutes font bien partie d’un paysage et d’une histoire.

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