Les îles du Fouzon à Varennes-sur-Fouzon

  • Crédit photo : E. Trotignon 
  • Crédit photo : Dircom - JF Lacou 
  • Crédit photo : Dircom - JF Lacou 
  • Crédit photo : Dircom - JF Lacou 
  • Crédit photo : Dircom - JF Lacou 
  • Crédit photo: E. Trotignon 
  • Crédit photo : E. Male-Malherbe 
Mise à jour :
4/7/2013 à 10 h 10
Partager :
Imprimer cet article :

Traverser le Fouzon, c’est se retrouver sur des îles que cernent le bourg et des labours, c’est respirer la verdure sur de petits sentiers créés au long de l’eau, près des saules têtards et des frênes, de l’herbe haute du printemps. Si proche des hommes et de leurs activités, ce lieu très vert semble en retrait, oasis de tranquillité pour de petits bonheurs simples et naturels… pour la biodiversité, aussi, que l’action municipale a permis de retrouver.

Retour vers la nature
Souvent, le Fouzon semble calme mais c’est de l’eau qui dort : coulant sur un terrain plat qui fait les eaux stagnantes, il sort souvent de son lit, l’hiver lors de pluies qui durent ou l’été quand survient un orage violent. A contrario, il connaît des étiages sévères. Et les îles : dans les années 1960/1970, friche et culture de peupliers commencent à s’installer, au milieu des prairies de toujours ;n puis vient le tour des labours, pour d’éphémères champs de maïs ou de tournesol. Au début des années 1990, la municipalité voulut en devenir propriétaire - ce que lui permit le remembrement. Assez facilement, d’ailleurs, les agriculteurs ne se bousculant pas pour exploiter ces lieux trop souvent inondés.

Prairies et biodiversité
Aujourd’hui ? Le site est comme dans sa première jeunesse, lorsqu’il vivait au rythme de ses prairies à vaches. Les labours ont disparu, la plupart des peupliers ont été abattus tandis que l’herbe revenue est, tous les ans à la fin du mois de juin, fauchée par un éleveur de la commune. À ce moment, la plupart des plantes ont accompli leur cycle de vie, floraison et fructification comprises. L’automne, un berger solognot vient avec ses moutons qui broutent, rasent… et font l’herbe meilleure pour le printemps suivant. Çà et là, des frênes laissés à la repousse sont tout naturellement en train de recréer des petits bois. Faune et flore reprennent vie, parfois marquées de plantes étonnantes comme le rare Pigamon jaune qui, tous les ans, gagne du terrain ; ou encore, quelques papillons menacés : ainsi le Cuivré des marais.

L'aménagement de frayères à poissons
Autrefois, la prairie était sillonnée de fossés reliés les uns aux autres. Mais ils avaient disparu, faute d’entretien régulier. Sur le terrain, seule une légère dépression permettait de les repérer. Avec le concours de la Fédération de Pêche de l’Indre, la municipalité a décidé d’en rouvrir certains, de les élargir afin de les transformer en zones de frai ; quelques petites mares ont aussi été creusées. Et c’est là, au mois de mars, lorsque les pluies de l’hiver font déborder le Fouzon, que viennent se reproduire poissons blancs et brochets. De même, elle aide, dans ses chemins de migration, l’anguille qui naît et meurt dans la lointaine Mer des Sargasses, (entre les deux pôles extrêmes de sa vie, elle fréquente les rivières de l’Europe tempérée). Pour cela, la commune a établi une sorte d’escalier qui permet au poisson de gagner les zones de l’amont. De plus, au-delà de la RD 4, elle a acquis une parcelle de 2 ha sur laquelle viennent d’être créées de nouvelles frayères et zones de développement pour les alevins. Avec les joncs et les phragmites environnants, l’épuration des eaux agricoles en sera facilitée d’autant. Le Fouzon est classé en 2ème catégorie. Ici, le pêcheur est tranquille…

De vieux sujets
Le saule têtard est un peu le symbole des vallées du Boischaut Nord : l’iconographie ancienne le montre souvent alors qu’aujourd’hui, il se fait plutôt rare. Il subsiste ici ou là, rarement taillé, plus souvent abandonné ou arraché car jugé inutile (c’est pourtant méconnaître son rôle dans la régulation de l’eau). Hier, il participait activement à la vie paysanne : il produisait du fourrage animal, du bois pour la fabrication de sabots ou la boulange – car il est excellent combustible. Tous les 5/10 ans, le tronc est coupé à 1 ou 2 m de haut, pour que repartent les rejets. Ces « amputations » lui permettent de refaire de nouveaux bourgeons sur des bourrelets de cicatrice. Les sujets ainsi traités peuvent vivre plusieurs dizaines, voire quelques centaines d’années ! Il n’est que de regarder certains d’entre eux, vieux et entièrement creux : envers et contre tout, ils continuent à accueillir la vie.

Une vie foisonnante
Dans un arbre têtard, la vie est bien là ! Nids d’oiseaux cavernicoles – chouette, mésange… - à tous les étages, larves de cétoines ou de taupins dans les cavités, lombrics et hérissons dans le terreau, etc. mais aussi mousses, herbacées, lichens, petites fougères – ainsi le polypode vulgaire - qui prennent racine chez lui. Un vieux saule têtard, c’est presque une forêt vierge en miniature !

Plus d'infos...